INDICES DE RARETE |
---|
Une partie de la fiche de chaque monnaie est destinée à enregistrer le nombre d'exemplaires rencontrés, afin d'affiner ces indices dans un avenir que nous espérons proche. Attention, nous n'avons pas encore enregistré tous les exemplaires, même si des nombres sont déjà indiqués sur certaines fiches : ce travail est en cours ! De même, nous avons regroupé les variantes pour un même type de revers. Les indices ne révèleront donc pas la rareté d'une variante, mais plutôt la rareté de tel ou tel type de revers. La rareté relative des variantes sera traitée ultérieurement, lorsque nous intégrerons les diverses variétés d'un type de revers sur les fiches. Nous pensons en effet que la rareté d'un revers est plus importante que celle des variétés de légende ou de datation (TRP II, ou III etc...). Nous avons d'ailleurs traité les cotations de manière identique, considérant, même si ce n'est pas tout à fait exact, que telle ou telle variété n'était importante que pour le spécialiste de telle ou telle monnaie ou empereur, et que la valeur n'était que rarement modifiée de manière très significative par une variété. Pourquoi revoir complètement les indices de rareté ? Et bien parce que ceux que donne le RIC sont complètement dépassés et semblent avoir été faits avec très peu de rigueur. En aucun cas ils ne correspondent à ce qu'indique le RIC quant au nombre d'exemplaires connus, par exemple jusque 20 exemplaires connus pour "R", alors que personnellement nous avons répertorié plusieurs dizaines voire centaines d'exemplaires d'une monnaie "R" ou même "R2". De plus, les indices de rareté du RIC ne sont pas homogènes selon les volumes ou les règnes. Le "très rare" d'un Commode semble bien plus rare que le "très rare" d'autres empereurs par exemple. Nous avons aussi supprimé le "R5" du RIC qui correspondait à une monnaie unique, considérant qu'il n'existe pas de monnaies uniques, en raison de la présence probable d'un autre exemplaire que celui qui est connu de tous, que ce soit dans le sol ou dans la collection d'un détectoriste ! Par ailleurs le RIC n'est pas logique avec cet indice "R5", donnant pour "R4" un as d'Albinus qui n'était connu à l'époque qu'à un seul exemplaire ou "R5" des monnaies déjà connues au moment de la parution du RIC à plusieurs exemplaires. On constate également que certaines monnaies que le RIC donne "Scarce" (assez rare), ou même communes, sont beaucoup plus difficiles à se procurer que le laisse supposer l'indice de rareté donné. A l'inverse, des monnaies "R2" sont en fait plus recherchées que véritablement très rares. Je pense par exemple au denier d'Othon au revers "SECVRITAS P R", donné "R2" (jusqu'à 15 exemplaires) par le RIC, et qui apparaît dans presque toutes les ventes aux enchères, se payant même le luxe, toutes variantes confondues, d'avoir 28 exemplaires dans le trésor de Reka Devnia enfoui deux siècles après la frappe de ce denier ! Il ne s'agit donc pas du tout d'une monnaie rare, mais plus exactement d'une monnaie très recherchée en raison de la difficulté à se procurer une monnaie d'Othon pour sa collection. Il existe aussi le cas de monnaies rarissimes ou même inconnues à l'époque du RIC ou du Cohen, et qui, avec l'ouverture des pays de l'Est sont devenues bien moins rares aujourd'hui, tel le fameux sesterce de Britannicus dont bon nombre d'exemplaires sont apparus sur le marché ces 10 dernières années. En 1982, le Dr Nicolas en avait répertorié 13 exemplaires, aujourd'hui une simple recherche sur internet permet d'en trouver plus de 20 exemplaires différents passés en ventes publiques en moins de 10 ans. Rappelons que si nous devions utiliser les critères censés avoir été observés par le RIC, nous devrions considérer cette monnaie comme étant seulement "assez rare"... une aberration ! Comment créer des indices fiables ? Là est toute la difficulté, il faut croiser les sources et les relativiser car aucune n'est fiable en tant que telle. L'absence de telle ou telle monnaie dans un trésor peut s'expliquer par certains facteurs, tels que sa taille à la livre différente qui l'a fait retirer de la circulation. On constate par exemple que les aurei lourds de Domitien ou de Nerva sont en général absents des trésors d'aurei du IIe siècle. Le hasard joue également un rôle dans le nombre d'exemplaires présents au sein d'un trésor, une monnaie très rare pouvant se retrouver à un, deux exemplaires ou à aucun ! La circulation monétaire est aussi très importante, les ateliers orientaux étant par exemple peu représentés dans les trésors occidentaux. Le nombre d'exemplaires dans les grandes collections et les ventes publiques n'est pas non plus fiable à 100 %, car il faut garder à l'esprit que les monnaies ont été sélectionnées et que finalement une monnaie rare a paradoxalement souvent plus de chances de se retrouver dans les catalogues des grandes maisons. En effet, dans les grandes ventes, les monnaies communes ont le plus souvent été délaissées, hors états de conservation fabuleux. Inutile donc d'estimer, par exemple, la rareté d'une monnaie de Gallien en comptant le nombre d'exemplaires apparus dans les ventes publique, puisque seules ses monnaies rares ou dans des états exceptionnels y figureront ! En procédant de la sorte, nous arriverions à conclure que des monnaies très rares de Gallien sont les plus communes du règne. A l'inverse, une monnaie connue comme étant rare, intéressante ou d'un empereur recherché, qui ne se trouve quasiment jamais dans ce type de vente a de grandes chances d'être extrêmement rare ! De même, les monnaies absentes dans certaines des plus grandes collections publiques ont de fortes chances d'être de grande rareté. Ceci n'est par contre pas toujours vrai pour les monnaies absentes des catalogues de référence tels que le Cohen ou le RIC. En effet, certaines monnaies communes ont curieusement été oubliées tel ce denier très commun de Vespasien, représenté par 202 exemplaires dans le trésor de Réka Devnia , mais absent dans Cohen !!! Nous utilisons différent trésors. Reka Devnia est utilisé pour les monnaies d'argent de la période allant de la réforme de Néron à Maximin, Dorchester pour Gordien III à Philippe, ainsi que le trésor d'Eauze (d'Elagabal au règne conjoint de Valérien et Gallien), "Gibraltar" pour Gallien, La Venèra pour Claude II à Florien, Normanby pour les empereurs gaulois etc. La liste complète des trésors utilisés dans notre travail disponible sur une page séparée.
Nous avons beaucoup de documentation sur les monnaies d'argent et de billon, mais assez peu sur les monnaies de bronzes et d'or. De même nous avons beaucoup moins de trésors concernant les monnaies émises dans des ateliers orientaux. Le calcul des indices de rareté sera donc moins dépendant des trésors pour les dénominations et ateliers pour lesquels nous avont peu de dépots utilisables.
Nous allons donc mixer les sources en essayant d'être le plus rigoureux possible. Pour cela nous allons utiliser toutes les données à notre disposition : les nombres connus dans les trésors, dans les ventes publiques que nous avons sélectionnées, et la fréquence d'apparition sur les ventes aux enchères électroniques, pour laquelle nous utiliserons la source "Wildwinds" faute d'avoir le temps d'enregistrer tous les exemplaires apparus sur ce genre de site de vente où se retrouvent les monnaies les plus communes.
Copyright © frederic weber Tous droits réservés, reproduction partielle ou intégrale interdite sans l'accord écrit de l'auteur.
|