Panem et Circenses

Les allusions aux jeux sont présentes régulièrement sur les monnaies de l'empire romain, que ce soit par la figuration des lieux où ils se donnaient ou par la représentations d'animaux exotiques...

Le colisée, commencé sous le règne de Vespasien, et achevé sous celui de Titus a été représenté sur des sesterces aujourd'hui rarissimes :

Sesterce de Titus, frappé vers 80-81, (Numismatic LANZ)

Les fêtes qui eurent lieu pour son inauguration sont représentées en nous figurant un éléphant :

Denier de Titus, vers 80, (Tkalec AG)

SUETONE, Vie_des_douze_Césars , Titus, VII : "Après avoir inauguré l'amphithéâtre et construit promptement des thermes autour de cet édifice, il y donna un splendide et riche spectacle. Il fit représenter aussi une bataille navale dans l'ancienne naumachie, où il fit égallement paraître des gladiateurs, et, dans une seule journée cinq mille bêtes sauvages de tout genre."

Domitien célébra les jeux séculaires qui font l'objet d'une importante émission monétaire. Sur certains deniers, entre autres scènes, nous pouvons voir le hérault qui annonce les jeux :

Denier de Domitien, vers 88, (Classical Numismatic Group)

SUETONE, Vie_des_douze_Césars , Domitien IV : "Il célébra aussi les jeux séculaires, en se reportant pour le compte des années non pas aux derniers, qui dataient du règne de Claude, mais à ceux qu'avait autrefois donné Auguste. Le jour des jeux du cirque, pour qu'on achevât plus aisément les cent courses, il réduisit pour chacune le nombre de tours à cinq, au lieu de sept."

Trajan, à travers ses émissions architecturales, nous offre la première représentation du Cirque Maxime :

Sesterce de Trajan, vers 103-111, (Numismatic Ars Classica)

DION CASSIUS, Histoire_romaine, livre 68, VII "Il (Trajan) avait naturellement tant de grandeur dans ses conceptions et dans ses pensées, qu'ayant relevé le Cirque de ses ruines, plus beau et plus magnifique, il y mit une inscription portant qu'il l'avait rebâti de la sorte pour qu'il pût contenir le peuple romain. Il souhaitait plutôt se faire aimer par cette conduite que de se faire rendre des honneurs."

Antonin le Pieux, quand à lui, célébra le neuf centième anniversaire de la fondation de Rome, par divers jeux. Outre quelques allusions mythologiques à la fondation de la ville éternelle, nous trouvons dans son monnayage, encore une fois, l'éléphant comme symbole des bêtes sauvages exposées dans les jeux :

As d'Antonin, vers 148-149, (Classical Numismatic Group)

 

 

Sous Septime Sévère, les jeux séculaires furent encore célébrés en grande pompe. Cette fois, les émissions monétaires sont très riches. L'éléphant fait encore une fois son apparition, mais cette fois apparaît, sur de rarissimes monnaies, le cirque maxime et même un condensé des jeux. c'est le cas sur de rare deniers et auréi de Septime sévère, frappé en son nom, mais aussi pour Caracalla et pour Geta .

Auréus de septime Sévère, représentant le cirque, vers 204 (Fritz Rudolf Kuenker)

 

Auréus de Septime Sévère, vers 204, (Numismatic Ars Classica)

Cet auréus nous montre les courses et chasses d'animaux sauvages qui eurent lien le septième et dernier jours des jeux séculaires, célébrés par Septime Sévère en 204. Les jeux consistaient en une chasse de 700 bêtes, 100 lions, lionnes, panthères, ours, bisons, ânes sauvages et autruches (Dion Cassius).

Plus tard, Caracalla organisera des jeux pour commémorer ses victoires en Bretagne. Sur un de ses deniers, nous pouvons voir l'habituel éléphant :

Denier de Caracalla, vers 212, (Collection Frédéric Weber)

Sur un de ses sesterce, le Circus Maximus est représenté :

Sesterce de Caracalla, vers 213, (Classical Numismatic Group)

Les dernières représentations des jeux apparaissent à l'occasion de la célébration du millénaire de Rome. Celle-ci sera, une fois encore, l'occasion d'émissions monétaires, présentant principallement des animaux :

Antoninien de Philippe, 248-249 (Classical Numismatic Group)

 

Hippopotame Eléphant
Chèvre
Cerf
Antoniniens de Philippe et de sa famille

 

Frédéric Weber



 
     
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